Intolérance au gluten et maladie cœliaque

L’intolérance au gluten, parfois appelée maladie cœliaque, est encore aujourd’hui difficilement diagnostiquée, et pourtant, elle touche de plus en plus de personnes en France et dans le monde. Voici quelques indices pour savoir si vous êtes concerné.

 

Les désordres intestinaux

Les signes caractéristiques de l’intolérance au gluten peuvent passer inaperçu, en tout cas au début, tant ils peuvent être expliqués par une multitude d’autres maux.
 
Ces signes se manifestent avant tout par des dérèglements gastriques tels que des douleurs abdominales, des ballonnements, des diarrhées chroniques ou encore des nausées et des vomissements.
 
Ils sont d’autant plus trompeurs qu’ils n’apparaissent jamais soudainement, mais au contraire, de façon progressive.
 
Les signes secondaires
 
Parfois, ces premiers signes sont accompagnés de symptômes qui peuvent plus facilement inquiéter le malade. Amaigrissement, fatigue, anémie sont parfois signalés, tout comme des phases dépressives, des crampes, des douleurs articulaires ou même des aphtes, des engourdissements et des éruptions cutanées.
 
Et puisqu’aucun cas ne ressemble à un autre, le nombre et l’intensité de ces symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre. Parfois même, une personne intolérante au gluten ne montrera aucun symptôme, on parle alors de « maladie cœliaque silencieuse ».
 
La maladie coeliaque, est une maladie chronique de l’intestin déclenchée par la consommation de gluten, un mélange de protéines contenues dans certaines céréales (blé, orge, seigle…). La maladie se manifeste principalement par des symptômes digestifs (diarrhée, douleurs, ballonnements…).
 
Chez les personnes atteintes de la maladie coeliaque, l’ingestion de gluten entraîne une réaction immunitaire anormale dans l’intestin grêle, qui crée une inflammation et endommage la paroi intestinale. Plus précisément, ce sont les villosités intestinales qui sont détruites. Ce sont de petites structures en forme de vague qui constituent les « replis » de l’intestin et qui permettent l’absorption de la majeure partie des nutriments, des vitamines et des minéraux.
 
Si l’inflammation persiste, l’intestin abîmé devient incapable d’absorber certains nutriments, vitamines et minéraux. Il peut s'ensuivre une malnutrition malgré une alimentation normale.
 
D’autres symptômes d’intensité variable peuvent se manifester, comme une fatigue, une dépression et des douleurs aux articulations. Avec le temps, des problèmes de santé plus graves peuvent apparaître.
 
Les personnes atteintes peuvent toutefois retrouver la santé en éliminant le gluten de leur alimentation.
 
Différences avec la sensibilité au gluten
On utilise souvent l’expression « intolérance au gluten » pour la maladie coeliaque qui est une réaction immunitaire est en cause.
 
La réaction anormale du système immunitaire se retourne également contre l’organisme en attaquant la paroi de l’intestin grêle. La maladie coeliaque est donc une maladie auto-immune induite par l’ingestion de gluten.
 
Dans les dernières années, la sensibilité au gluten non cœliaque (SNGC) a fait son apparition dans les études scientifiques. Elle se manifeste par des symptômes semblables à ceux de la maladie coeliaque et du syndrome de l’intestin irritable lors de la consommation d’aliments contenant du gluten. On estime une prévalence de 3 à 6% de la population mais elle est mal définie en raison de la fréquence d’autodiagnostic  sans avis médical.
 
Le gluten
 
Le gluten, du latin glu (colle), est une masse protéique élastique et visqueuse qui se trouve dans les grains de plusieurs céréales, dont le blé, l’orge et le seigle. On trouve ainsi du gluten dans de nombreux aliments (pain, biscuits, pâtes...). Donnant une texture moelleuse aux pains et aux autres produits de boulangerie, le gluten permet aux ingrédients de bien se lier ensemble et il est souvent utilisé dans des sauces, des plats préparés, etc.
 
Dans le cas du blé, la réaction immunitaire est dirigée contre la gliadine (une fraction de protéine présente dans le gluten du blé). Pour l’orge, c’est l’hordéine qui est en cause, et pour le seigle, la sécaline.
 
La maladie coeliaque, une maladie héréditaire 
 
La maladie coeliaque a une composante héréditaire. Lorsqu’un membre de la famille proche est atteint, la probabilité qu’on le soit aussi est d’environ 20 %. 
 
Il apparaît donc que la prédisposition génétique est une condition nécessaire mais pas suffisante pour déclencher la maladie. Comme dans bien d’autres cas, la prédisposition génétique doit se combiner avec différents facteurs pour déclencher la maladie.
 
Ces autres éléments qui entrent en jeu n’ont pas encore été cernés avec précision. Il semble que des facteurs environnementaux (infections intestinales, traumatisme, le stress engendré par une opération ou une grossesse...) puissent parfois être responsables du déclenchement de la maladie..
 
Il y aurait une plus grande perméabilité intestinale chez les personnes prédisposées à cette maladie. Cela permettrait à une partie du gluten de pénétrer dans la paroi de l’intestin grêle, déclenchant alors une réaction immunitaire.
 
Complications possibles
 
Si la diète sans gluten n’est pas adoptée, la maladie coeliaque, dans ses formes les plus graves, peut avoir plusieurs conséquences sur la santé. Les complications les plus fréquentes sont liées à la mauvaise absorption des nutriments dans l’intestin :
 
- Malnutrition, en raison de la malabsorption des nutriments dans l’intestin. La malnutrition entraîne une fatigue, un amaigrissement, une faiblesse musculaire et de nombreuses carences.
 
- Intolérance au lactose. En raison des dommages à la paroi intestinale, une intolérance au lactose peut survenir. Habituellement, elle disparaît quelque temps après l’adoption d’une diète sans gluten.
 
- Anémie. En raison de la mauvaise absorption du fer, les réserves en fer de l’organisme viennent à s’épuiser, causant une anémie.
 
- Ostéoporose. La mauvaise absorption du calcium et de la vitamine D entraîne une perte de densité osseuse pouvant mener à l’ostéoporose.
 
- Calculs rénaux. Il y a un relativement faible risque de calculs rénaux qui est causé par une absorption anormale des oxalates14.
 
D’autres complications, qui ne sont pas liées à l’atteinte intestinale, peuvent survenir en cas de sensibilité au gluten, sans que le lien soit toujours bien compris :
 
- Neuropathie (atteinte des nerfs). La sensibilité au gluten est parfois associée à une atteinte des nerfs, provoquant le plus souvent des engourdissements dans les membres, voire des douleurs. Des migraines, des crises d’épilepsie ou d’autres troubles neurologiques sont parfois observés.
 
- Infertilité. L’infertilité est plus fréquente parmi les personnes atteintes de sensibilité au gluten. Le risque serait accru d’environ 12 %. Les fausses couches sont également plus fréquentes.
 
- Arthrite. Une inflammation des articulations, responsable de douleurs, survient chez certaines personnes atteintes.
 
- Dermatite herpétiforme. C’est une affection de la peau qui est associée à la sensibilité au gluten dans 15 % à 25 % des cas11. Elle est caractérisée par des démangeaisons, une sensation de brûlure et l’apparition de cloques rouges, surtout sur les coudes, les genoux et les fesses.
 
- Certains types de cancer. La maladie est associée à un risque augmenté de lymphome intestinal, de cancer de l’intestin et d’autres types de cancers, à long terme.
 
Le diagnostic plus spécifique se fait généralement en 3 étapes.
 
La première est un test sanguin qui permet de détecter le taux de certains anticorps (anti-endomysium ou anti-transglutaminase tissulaire). Leur présence en quantité élevée indique que le corps réagit de manière anormale au gluten. Ce test permet de connaître les personnes les plus susceptibles d’avoir la maladie, en particulier dans les familles à risque.
 
On procède ensuite à un prélèvement de tissus (biopsie) dans l’intestin grêle. Un mince tube flexible (un endoscope) est inséré par la bouche jusqu’à l’intestin grêle. En cas d’intolérance (maladie cœliaque),  les villosités de l’intestin ne sont plus visibles, puisqu’elles ont été détruites totalement ou en partie par le système immunitaire.
 
L’effet de la diète sans gluten confirme ou infirme le diagnostic.
 
Attention. Il est conseillé de consulter un professionel de santé avant d’entreprendre un régime sans gluten. Sinon, le diagnostic peut être plus ardu à poser. Il faut donc avoir consommé du gluten dans les mois précédent les prises de sang car sinon, les résultats peuvent être faussés.
 
Source : passeportsante.net