Bien gérer la peur du déconfinement

Le 11 mai marque le début d'un potentiel déconfinement. Certains s'en réjouissent, d'autres appréhendent. Ce retour à la vie (presque) normale peut s'annoncer psychologiquement difficile. 


 

Les gouvernements avaient déclaré l’urgence sanitaire en nous répétant que si on s’approchait à moins de deux mètres des gens, on augmentait la probabilité d’attraper ce virus qui peut être mortel.


 

Chez beaucoup d’entre nous, cette information a instauré une peur très importante face aux interactions sociales de moins de 2 mètres.


 

Comment se préparer au déconfinement ? Comment surmonter ses angoisses, sa peur des autres, d'être malade ou encore de retourner au travail ? 


 

En effet, le déconfinement peut être très stressant.


 

Les personnes qui ont une moins forte résistance au stress exigeront davantage d’informations sur la sécurité liée au déconfinement avant de sortir de la maison.  


 

À l’inverse, les personnes très résistantes au stress s’impatienteront de toutes les étapes qu’il faut suivre avant de se déconfiner complètement, tapant du pied sur le bord de la porte, prêtes à retourner travailler ou s’amuser.


 

L’ensemble des données scientifiques portant sur l’apprentissage de la peur et la résistance au stress nous mène à comprendre qu’il est essentiel d’être compréhensif face au comportement des gens autour de nous. 


 

Quand l'humain a peur et se sent impuissant, il a tendance à juger, à devenir un peu plus méfiant et agressif.


 

Cela ne servira strictement à rien de juger une personne sur sa peur de sortir ou sur sa rapidité à passer le pas de sa porte. 


 

Il existe d’énormes différences individuelles dans la réactivité au stress et à la peur. 


 

En effet, ce sera en observant les personnes à forte résistance au stress sortir de leur maison sans effets négatifs que les personnes à plus faible résistance au stress apprendront doucement à cesser d’avoir peur.


 

Quelques conseils pour le déconfinement : 

 

Prendre le déconfinement comme une opportunité

 

Envisagez cette période de manière positive, comme une chance de se poser les bonnes questions et de s'écouter. Ce déconfinement peut être le moment de faire le point sur ce dont on a envie, tant dans sa vie professionnelle que personnelle, de mieux se connaître, de davantage s'écouter et d'avoir plus conscience de soi. Le déconfinement est une période qui ouvre le champ des possibles et qui permet des remises en questions positives. 


 

Avoir des projets

 

Il faut bien comprendre que cette période, certes inédite et pleine d'incertitudes, est temporaire. Dans la vie, rien ne dure. Concentrez-vous sur des projets que vous pourrez mettre en place après le déconfinement et de les envisager vraiment, sans attendre, car ils seront à un moment donné réalisables et concrétisables. Se fixer des projets permet de comprendre que cette situation est un passage et non quelque chose d'éternel. 

 

Concrètement, listez vos projets (ça peut être de changer de travail, d'acheter un bien immobilier, d'organiser un voyage, de se lancer dans une association caritative, de débuter une nouvelle activité physique...), écrivez-les si vous en ressentez le besoin, parlez-en à vos proches et renseignez-vous de manière concrète. 


 

Se rassurer

 

Pendant une période où il faut constamment faire face à ses inquiétudes et à son anxiété, il faut essayer de trouver des solutions rassurantes. Avoir peur est totalement légitime dans un contexte comme celui-ci, mais il ne faut pas hésiter à s'équiper pour se rassurer, Pour cela, il faut se demander de quoi a-t-on réellement peur et mettre tout en place pour minimiser cette appréhension. Par exemple, si on a peur de la contamination, on va tout faire pour se protéger davantage, mettre un masque et des gants, maintenir une distanciation sociale, se laver les mains après chaque sortie... Si on a peur de prendre les transports, on peut essayer de trouver un covoiturage pour les premiers jours. Quelles que soient nos peurs, il ne faut pas hésiter à en parler à son entourage pour avoir un soutien émotionnel. Le message clé, c'est d'essayer de ne plus placer ses inquiétudes en faiblesse, mais de les ériger en forces.

 

 

Réinstaller des rituels et des habitudes

 

Le confinement a bouleversé nos repères et nos buts quotidiens. Le fait d'aller travailler, d'emmener les enfants à l'école, de faire des activités donnent un objectif dans sa journée, un cadre et une routine qui permettent de se réguler et de s'épanouir. Il va donc falloir remettre en place, si cela a été chamboulé, des horaires fixes de lever, de coucher et de repas, un temps pour se préparer et s'habiller, des rendez-vous hebdomadaires (activité physique, tâches ménagères...) ainsi que des moments pour soi. Par ailleurs, il y a aura une phase de deuil à faire : accepter que son quotidien sera à nouveau chamboulé et que sa vie ne sera plus exactement la même que celle d'avant. Certes, on va y retrouver certains aspects, mais peut-être pas tous. Par exemple, on va pouvoir sortir ou retrouver du lien social, mais pas de la même façon. Et ça, il faut en avoir pleinement conscience et essayer de l'accepter. 

 

 

 

 

Sources : 

https://www.stresshumain.ca/stress-deconfinement/

https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2631987-effets-psychologiques-deconfinement-peur-anxiete-conseils/