Est-ce qu'il faut porter des masques face à l’épidémie de Covid-19?

Georges Gao, du centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, également immunologiste très impliqué dans la recherche médicale a donné une interview au magazine Science dont l’entretien a été traduit par Le Monde.

 

Pour lui 5 enseignements peuvent être tirés de l’expérience chinoise : 

- La distanciation sociale est « fondamentale »

- Isoler tous les malades

- Mettre en quarantaine les cas contacts

- Interdire les rassemblements

- Restreindre les déplacements

 

Au cours de cet entretien, il a expliqué que la grande erreur aux États-Unis et en Europe est que la population ne porte pas de masque. Le virus se transmet par les gouttelettes respiratoires, de personne à personne. Les gouttelettes jouent un rôle très important, d’où la nécessité du masque — le simple fait de parler peut transmettre le virus. De nombreux individus atteints sont asymptomatiques, ou ne présentent pas encore de symptômes : avec un masque, on peut empêcher les gouttelettes porteuses du virus de s’échapper et d’infecter les autres. 

 

Le biologiste américain Sui Huang milite pour le port de masques faciaux en population générale, y compris ceux «faits-maison»

 

Dans les pays occidentaux, la recommandation officielle selon laquelle le public ne devrait pas porter de masques de protection ne s’explique qu’en raison de leur pénurie et de l’impérieuse nécessité de les réserver aux professionnels de santé. 

 

Il explique que les dernières découvertes biologiques sur les portes d’entrée du SARS-Cov-2 dans les tissus humains et la balistique des éternuements/toux-gouttelettes suggèrent que le principal mécanisme de transmission repose sur les grosses gouttelettes et non pas sur les aérosols.

 

En effet si la distance que peuvent parcourir les aérosols est limitée à 1,5 m, les grosses gouttelettes peuvent aller beaucoup plus loin. Projetées à une vitesse de 50 mètres par seconde en cas d’éternuements, elles peuvent alors atteindre une distance de 6 mètres, ce qui rend la distanciation sociale de 1 ou 2 mètres insuffisante dans ce cas. Sauf si vous portez un masque.

 

En cas de toux, la vitesse de projection des grosses gouttelettes est de 10 mètres par seconde et elles peuvent parcourir jusqu’à 2 mètres de distance.

 

Pour le Pr Sui Huang, ces données justifient pleinement l’usage de masques dans la population générale. 

 

En France, pour la population générale le port de masque est indiqué dans les seuls cas où :

 

vous toussez ou vous éternuez pour ne pas contaminer les autres. 

vous vous occupez d’une personne présumée infectée par le coronavirus pour vous protéger

 

Pour l’Organisation mondiale de la Santé, le plus important est de se laver les mains, d’éviter de se toucher le visage et de garder ses distances. 

 

L’OMS met en garde contre les risques liés à une mauvaise utilisation du masque, car la pose d’un masque de protection respiratoire ne s’improvise pas. Ses règles d’utilisation et d’élimination sont strictes : 

– se laver les mains avant,

– l’installer sur le visage de façon hermétique, en couvrant le nez, le menton et la bouche

– Le masque est manipulé seulement pour la pose et le retrait. Il ne doit plus être touché une fois positionné et à défaut, il faut immédiatement se laver les mains

 

C'est en manipulant leurs masque que les gens  se contaminent : si par hasard ils ont croisé le virus, il y a du virus sur le masque.

 

Si à Wuhan en Chine, le port du masque est obligatoire sous peine d’amende. 

 

Les bons gestes pour l'utilisation des masques

 

Le professeur Jean-Christophe Lucet, en charge de la prévention des infections à l'hôpital parisien Bichat-Claude-Bernard explique les bons gestes à adopter pour l'utilisation des masques: 

 

"La première chose, c'est de se laver les mains avant de manipuler le masque. Puis, l'installer sur le visage sans que l'air ne puisse passer et surtout ne pas y toucher une fois qu'il est en place. Un masque de protection respiratoire de type FFP2 et doté d’un filtre qui est mal ajusté ne protège pas plus qu'un masque chirurgical", prévient le spécialiste. "Il est important de respirer à travers le filtre et pas sur les côtés, pour que les microbes et les virus restent bloqués à l'extérieur du masque". 

 

Pour un masque anti-projections (de type chirurgical)

• Placez le masque sur le visage, le bord rigide vers le haut et l’attacher.

• Pincez la barrette nasale avec les deux mains pour l’ajuster au niveau du nez.

• Abaissez le bas du masque sous le menton.

• Une fois ajusté, ne plus toucher le masque avec les mains.

 

Pour un masque de protection respiratoire (FFP2)

• Placez le masque sur le visage, la barrette nasale sur le nez.

• Tenez le masque et passez les élastiques derrière la tête sans les croiser.

• Pincez la barrette nasale avec les deux mains pour l’ajuster au niveau du nez.

• Vérifiez l’étanchéité en couvrant la surface filtrante du masque avec une feuille plastique. Puis, inspirez (le masque doit s’écraser légèrement sur le visage).

• Une fois ajusté, ne plus toucher le masque avec les mains.

 

Les masques fabriqué maison 

 

Le site stop-postillons.fr recense les informations et les conseils pour fabriquer et porter ces masques dits "anti-projections", qui permettent d'éviter la propagation de postillons qui pourraient contenir le virus du Covid-19. 

 

Des masques que l'on peut fabriquer soi-même avec des serviettes en papier, des tissus et même pour les plus élaborés avec des filtres conçus à partir de sac d'aspirateur et dont les tutoriels se multiplient sur internet.

 

Ce masque, qui n'est pas destiné aux personnels soignants ou en contact direct avec des malades, ne remplace pas les gestes barrières, comme le lavage des mains, et surtout son port pour sortir faire ses courses, ou dans son logement pour éviter de propager le virus à son foyer, nécessite des précautions de manipulation.

 

"Il faut bien se laver les mains avant de mettre le masque, puis en rentrant avant de l’enlever et aussitôt après", insiste dans Le Figaro le docteur Jonathan Favre, médecin de Villeneuve-d’Ascq, qui avec trois autres médecins, a lancé le site stop-postillons qui recense les différentes initiatives pour fabriquer son masque.

 

Si le masque est confectionné en papier, il ne doit pas être réutilisé et il faudra le changer à partir du moment où il deviendra humide. 

 

Attention ce masque est potentiellement contaminé, il faudra bien l'éliminer dans un sac en plastique, avec éventuellement une décontamination avec de l'alcool ou un produit chloré. 

 

Pour les masques confectionnés à partir de tissu, il est possible de les laver. 

 

Après utilisation il faut soit le jeter, soit le laver en machine à 60° puis bien le sécher, ou le passer au four à 70°; ces températures suffisent à détruire le virus.

 

Il ne faut pas mettre d’alcool ou de javel, qui pourraient abîmer le tissu et donc ses capacités de filtration. Là aussi, le port des masques en tissu est limité dans le temps, si la personne doit en porter plusieurs dans la journée, les masques usagers doivent être isolés et stockés dans un sac avant de rentrer à son domicile.

 

L'Académie nationale de médecine estime que "le port généralisé d'un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières". Ajoutant qu'au regard de la pénurie de masque, "force est de recourir, actuellement et en vue de la sortie du confinement, à l’utilisation d’un masque (…) 'alternatif '".

 

 

Texto traduzido em  português : 

 

Georges Gao, do Centro Chinês de Controle e Prevenção de Doenças, também imunologista muito envolvido em pesquisas médicas, concedeu uma entrevista à revista Science cuja entrevista foi traduzida por Le Monde.

 

 

 

Para ele, 5 lições podem ser aprendidas com a experiência chinesa:

 

- O distanciamento social é "fundamental"

 

- isole todos os pacientes

 

- Casos de contato de quarentena

 

- Proibir reuniões

 

- Restringir viagens

 

 

 

Durante essa entrevista, ele explicou que o grande erro nos Estados Unidos e na Europa é que as pessoas não usam máscaras. O vírus é transmitido por gotículas respiratórias, de pessoa para pessoa. As gotas desempenham um papel muito importante, daí a necessidade da máscara - apenas falar pode espalhar o vírus. Muitos indivíduos afetados são assintomáticos ou ainda não apresentam sintomas: com uma máscara, você pode impedir que gotículas portadoras do vírus escapem e infectem outras pessoas.

 

 

 

O biólogo americano Sui Huang defende o uso de máscaras na população em geral, incluindo as "caseiras"

 

 

 

Nos países ocidentais, a recomendação oficial de que o público não use máscaras protetoras é explicada apenas pela falta de recursos e pela necessidade urgente de reservá-las para os profissionais de saúde.

 

 

 

Ele explica que as mais recentes descobertas biológicas nas portas de entrada do SARS-Cov-2 em balística de tecido humano e espirros / gotículas sugerem que o principal mecanismo de transmissão se baseia em gotículas grandes, não em aerossóis. 

 

Se a distância que os aerossóis podem percorrer for limitada a 1,5 m, gotas grandes podem ir muito além. Projetados a uma velocidade de 50 metros por segundo em caso de espirros, eles podem atingir uma distância de 6 metros, o que torna insuficiente o distanciamento social de 1 ou 2 metros. A menos que você use uma máscara.

 

 

 

Em caso de tosse, a velocidade de projeção de gotículas grandes é de 10 metros por segundo e elas podem viajar até 2 metros de distância.

 

 

 

Para o professor Sui Huang, esses dados justificam totalmente o uso de máscaras na população em geral.

 

 

 

Na França, para a população em geral, o uso de uma máscara é indicado apenas nos casos em que:

 

 

 

- tosse ou espirra para evitar infectar os outros.

 

- você está cuidando de alguém suspeito de ter coronavírus para protegê-lo

 

 

 

O mais importante para a Organização Mundial da Saúde é lavar as mãos, evitar tocar no rosto e manter distância.

 

 

 

A OMS alerta para os riscos associados ao uso inadequado da máscara, uma vez que o encaixe de uma máscara de proteção respiratória não pode ser improvisado. Suas regras de uso e descarte são rígidas:

 

- lave as mãos antes,

 

- instale-o firmemente no rosto, cobrindo o nariz, queixo e boca

 

- A máscara é manipulada apenas para aplicação e remoção. Não deve mais ser tocado uma vez posicionado e, na sua falta, você deve lavar imediatamente as mãos

 

 

 

É através do manuseio de suas máscaras que as pessoas são infectadas: se por acaso elas atravessaram o vírus, há vírus na máscara.

 

 

 

Se em Wuhan, na China, o uso de uma máscara é obrigatório sob pena de multa.

 

 

Os gestos certos para o uso de máscaras

 

 

 

O professor Jean-Christophe Lucet, responsável pela prevenção de infecções no hospital parisiense Bichat-Claude-Bernard, explica os bons gestos a serem adotados para o uso de máscaras:

 

 

 

"A primeira coisa é lavar as mãos antes de manusear a máscara. Em seguida, instale-a no rosto sem que o ar possa passar e, especialmente, não toque-a quando estiver no lugar. Uma máscara de proteção respiratória do tipo FFP2 com um filtro mal ajustado não protege mais do que uma máscara cirúrgica ", avisa o especialista. "É importante respirar pelo filtro e não pelas laterais, para que micróbios e vírus permaneçam bloqueados fora da máscara".

 

 

 

Para uma máscara tipo cirúrgico

 

• Coloque a máscara no rosto, com a borda rígida para cima e prenda-a.

 

• Aperte a tira do nariz com as duas mãos para ajustá-la ao nível do nariz.

 

• Abaixe a parte inferior da máscara sob o queixo.

 

• Depois de ajustado, não toque na máscara com as mãos.

 

 

 

Para uma máscara de proteção respiratória (FFP2)

 

• Coloque a máscara no rosto, a barra nasal no nariz.

 

• Segure a máscara e passe os elásticos atrás da cabeça sem cruzá-los.

 

• Aperte a tira do nariz com as duas mãos para ajustá-la ao nível do nariz.

 

• Verifique o aperto cobrindo a superfície filtrante da máscara com uma folha de plástico. Depois inspire (a máscara deve ser levemente esmagada no rosto).

 

• Depois de ajustado, não toque na máscara com as mãos.

 

 

Máscaras caseiras

 

 

 

O site stop-postillons.fr lista informações e conselhos sobre como criar e usar essas máscaras "anti-splash", que impedem a propagação de postillons que podem conter o vírus Covid-19.

 

 

 

Máscaras que você pode fazer com toalhas de papel, tecidos e até mesmo os mais elaborados com filtros projetados a partir de um saco de aspirador de pó e cujos tutoriais estão se multiplicando na internet.

 

 

 

Essa máscara, que não é destinada à equipe de enfermagem ou em contato direto com os pacientes, não substitui os gestos de barreira, como lavar as mãos e, principalmente, a porta para fazer compras ou em sua caixa para evitar espalhar o vírus para sua casa, requer precauções de manuseio.

 

 

 

"Você precisa lavar as mãos antes de colocar a máscara e depois voltar a removê-la e imediatamente depois", insiste o médico do Le Figaro, Jonathan Favre, médico de Villeneuve-d'Ascq, que, junto com outros três médicos, lançou o site stop-postillons, que lista as diferentes iniciativas para fazer sua máscara.

 

 

 

Se a máscara for feita de papel, ela não deverá ser reutilizada e precisará ser trocada a partir do momento em que ficar molhada.

 

 

 

Observe que esta máscara está potencialmente contaminada, deve ser descartada em um saco plástico, possivelmente com descontaminação com álcool ou com um produto clorado.

 

 

 

Para máscaras feitas de tecido, é possível lavá-las.

 

 

 

Após o uso, você deve jogá-lo fora ou lavá-lo na máquina a 60 ° e depois secá-lo bem ou colocá-lo no forno a 70 °; essas temperaturas são suficientes para destruir o vírus.

 

 

 

Não use álcool ou alvejante, pois isso pode danificar o tecido e, portanto, sua capacidade de filtragem. Novamente, o uso de máscaras de pano é limitado no tempo; se a pessoa precisar usar várias durante o dia, as máscaras do usuário deverão ser isoladas e armazenadas em uma bolsa antes de voltar para sua casa.

 

 

 

A Academia Nacional de Medicina acredita que "o uso generalizado de uma máscara pela população seria uma adição lógica às medidas de barreira". Acrescentando que, em vista da escassez de máscaras, "é necessário recorrer, atualmente e com vistas à quebra do confinamento, ao uso de uma máscara (alternativa) (...)".