La blessure primitive : des marques latentes de l'enfance qui survivent dans le présent

La blessure primitive ou primale est un trauma non résolu. Il illustre et signale la vulnérabilité de l’attachement, la faiblesse de ce lien essentiel entre un enfant et ses progéniteurs; c’est une trahison face à des besoins émotionnels non satisfaits et négligés. Cette douleur, qui est apparue à un âge précoce et n’a pas été résolue, est quelque chose que nous avons essayé d’anesthésier à un âge adulte… mais qui, d’une certaine façon, continue à nous conditionner.

 

Elles se produisent dans notre environnement le plus proche, surtout dans notre enfance. Ainsi, et loin de se dissoudre avec le temps, cette blessure originelle survit, reste bien présente et s’introduit dans notre être, en se façonnant plusieurs niveaux, et commence à graviter dans tous les domaines de notre vie…

 

Quand un bébé vient au monde, il a avant tout besoin de se sentir protégé, enveloppé d’affection et abrité par la tendresse. L’amour nous donne un sens et nous nourrit. Il nous aide à nous développer, à nous mouvoir en toute sécurité dans un environnement empathique, où nous nous savons importants pour quelqu’un.

 

Nous ne pouvons oublier qu’un bébé vient au monde avec un cerveau qui n’est pas encore développé. Il a besoin de cette peau et de cet attachement sécure pour continuer à grandir et donner forme à une exo-gestation qui lui permette de favoriser la continuité de son développement.

 

La blessure primitive c’est ce que ressent un enfant quand il ne reçoit pas d’attachement sécure. La blessure primitive reste imprimée quand les progéniteurs ne sont pas accessibles émotionnellement, psychologiquement et/ou physiquement. Petit à petit, l’esprit de ce bébé, de ce tout petit enfant, est envahi par l’anxiété, la faim, l’angoisse émotionnelle, le vide, la solitude, l’abandon et la négligence.

 

Si quelque chose échoue dans ce processus, si quelque chose se produit au cours des trois premières années de notre vie, une fracture invisible et profonde surgit. Une blessure que personne ne voit. Celle qui nous handicapera (probablement) dans le futur et dans plusieurs domaines de notre existence. Conséquences :

 

- Insécurité et faible estime de soi.

- Impulsivité, mauvaise gestion émotionnelle.

- Plus grand risque de souffrir de divers troubles psychologiques.

- Difficulté à établir des relations affectives solides.

 

Une « personnalité de survie » se développe. On essaye de faire preuve d’autonomie et de sécurité mais le vide est toujours bien présent. Il est habituel de traverser des époques où l’on a besoin d’isolement et de solitude. Parfois, on a aussi un très grand besoin de proximité, quelle qu’elle soit, même si elle finit par être nocive ou fausse.

 

 

Comment guérir notre blessure primitive

 

Le plus adéquat est de solliciter l’aide d’un professionnel. Il s’agit d’en parler, de les reconnaître et de mieux les gérer.

 

Prendre conscience de nos émotions latentes et leur donner un nom.

 

Exprimer nos besoins non satisfaits (affection, soutien, proximité, empathie…). Nous devons les légitimer et ne pas les réprimer.

 

Réfléchir sur la solitude que nous avons ressentie au cours de notre enfance. Nous le ferons sans la moindre peur, rage ou honte. Certains évitent de penser au vide qu’ils ont ressenti dans leur enfance, d’autres préfèrent ne pas poser leur regard sur ces années de souffrance parce qu’ils ressentent de la douleur et de l’inconfort. Nous devons extérioriser ce « moi » blessé, cette part de nous-mêmes qui est encore pleine de colère parce qu’elle n’a pas reçu suffisamment d’affection et de sécurité.

 

Vous devez comprendre que vous n’en êtes pas responsable. La victime n’est coupable de rien.

 

Libérez-vous de cette tristesse et de vos émotions internes.

 

Engagez-vous avec vous-même pour changer. Vous avez la possibilité de vous transformer, de vous responsabiliser afin d’atteindre un bien-être intérieur.

 

Enfin, les experts en gestion et affrontement de la blessure primitive et du trauma nous recommandent de pardonner. Pardonner nos progéniteurs ne les exempt pas de toute culpabilité mais cela nous permet de nous libérer de leurs figures. De cette façon, nous acceptons ce qu’il s’est produit. Nous assumons la responsabilité de tout ce dont nous avons souffert tout en étant capables d’accorder un pardon qui nous permet de mettre un terme à la douleur. En faisant cela, nous avancerons plus facilement. Plus légèrement. Libérés de la douleur, de la rage et des souvenirs d’hier.