J’ai été un enfant qui a beaucoup regardé la télévision. C’est vraiment un outil merveilleux pour les parents: les enfants sages, qui ne bougent pas, ne crient pas et qui sont en sécurité.
Mais avec le temps, petit à petit, je me suis totalement décroché de la télé.
Chez nous la télé sert seulement pour voir des films pour nos enfants, 1x par semaine maximum, ou des petits dessins animés 1 ou 2x par semaine, qui durent maximum 30 min. Nous n’avons même pas l’abonnement télé avec la box.
Et c’est une libération !
J’ai l’impression de pouvoir faire le tri de ce que je veux vraiment regarder, sans pub qui me dit quoi acheter pour pouvoir être heureuse, de quoi avoir peur, quoi manger et comment m’habiller…
Au Brésil, il existe des programmes qui sont dans le même format depuis de décennies. Les “novelas”, les programmes du dimanche, les téléjournaux… Je ne sais pas en France, parce que depuis 7 ans je ne regarde plus la télé…
Je reviens au Brésil… je vois mes neveux et nièces sur le téléphone, mes frères et mon père, sur des jeux vidéos ou devant la télé pratiquement à chaque fois que j’appelle.
Encore une fois je comprend que c’est normal, que c’est moi qui est “bizarre”.
Mais je vois comment mes enfants sont après avoir regardé la télé : énervés, violents, ils disent s'ennuyer… c’est une vrai drogue !
Et je pense que tous nos choix viennent avec un prix à payer, toujours. Ou mieux, il y a des conséquences à chaque décision.
C’est à chacun de nous de décider de faire comme bon lui semble.
Mais je partage ci-dessous un article de doctissimo sur le danger des écrans.
Quels sont les impacts des écrans sur la santé et le développement des nos enfants ?
Les études démontrant les risques des écrans sont nombreuses. Pourtant, les enfants sont de plus en plus exposés aux tablettes, smartphones, télévision…
D’après les résultats d’une récente étude de Jonathan Bernard, chercheur à l’Inserm, les enfants de 2 ans sont, en effet, majoritairement exposés à la télévision. Deux sur trois la regardent tous les jours et un sur deux la regarde avant 18 mois. Or, les écrans n’apportent rien au développement du petit de 0 à 3 ans, selon le psychiatre et spécialiste de la question, Serge Tisseron. "A cette période, l’activité cérébrale est intense. L’enfant doit profiter des fenêtres d’opportunité qui lui sont offertes à cet âge pour développer quatre compétences : le langage (qui s’apprend en communiquant grâce à l’interaction avec les proches), la capacité à déchiffrer les mimiques (pour comprendre son environnement et ne pas en avoir peur), l’attention/ concentration et enfin la motricité et la motricité fine. S’il passe du temps sur les écrans au lieu de profiter de ces fenêtres d’opportunité, ces apprentissages seront ensuite plus longs et compliqués". Ensuite, quand l’enfant grandit, "ce ne sont pas tant les écrans en eux-mêmes qui sont nocifs mais le temps passé devant", souligne le psychiatre.
Ecrans : un impact sur le développement cognitif
Depuis plusieurs années, les études démontrant la nocivité d’une surexposition aux écrans se multiplient. En septembre 2018, une étude longitudinale menée par des chercheurs canadiens sur 4 520 enfants américains de 8 à 11 ans, et parue dans The Lancet child & adolescent health, constate que les enfants passant plus de 2h par jour sur un écran ont de moins bonnes capacités cognitives.
En mai 2017, des médecins et professionnels lançaient une alerte dans une tribune du Monde sur l’exposition massive et précoce des tout-petits à tous les types d’écrans. "Nous recevons de très jeunes enfants stimulés principalement par les écrans, qui, à 3 ans, ne nous regardent pas quand on s’adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs. (…) Captés ou sans cesse interrompus par les écrans, parents et bébé ne peuvent plus assez se regarder et construire leur relation. Les explorations du bébé avec les objets qui l’entourent, soutenues par les parents, sont bloquées ou perturbées, ce qui empêche le cerveau de l’enfant de se développer de façon normale", écrivaient-ils.
Le temps passé sur les écrans nuit notamment à la concentration et la mémorisation.
Francis Eustache, neuropsychologue, directeur d’unité de recherche Inserm à l’Université de Caen, explique que "pour que la mémoire fonctionne, il faut de l’attention. Or la multiplicité des écrans (smartphone, ordinateur, télé...) fait que l’on est toujours en situation d’attention divisée. La situation "stimulus-réponse", générée par les écrans, gène la capacité à traiter les informations en profondeur. Le cerveau a besoin de temps de repos pour synthétiser les données et les encoder. C’est ce qu’on appelle le réseau du mode par défaut. On part dans nos pensées, on se projette dans le futur. Cela contribue à nos prises de décision". Avec les écrans, l’enfant passe rapidement d’un sujet à l’autre et n’approfondit pas ses pensées.
De plus, dans son rapport intitulé "Exposition aux radiofréquences et santé des enfants" (avril 2016)4, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) stipule que "les données actuelles permettent de conclure à un effet possible des radiofréquences chez l’enfant sur les fonctions cognitives" (mémoire, attention, coordination) et leur bien-être. En revanche, "les données actuelles ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’un effet sur : le comportement ; les fonctions auditives ; les effets tératogènes et le développement ; le système reproducteur mâle et femelle ; les effets cancérogènes ; le système immunitaire ; la toxicité systémique".
Trop d’écrans nuisent au sommeil
Autre danger pointé du doigt : la qualité du sommeil. Une enquête, intitulée "Le sommeil des jeunes, pays des écrans en veille", a été réalisée par les 1ères STMG du lycée Jeanne d’Arc à Colombes en partenariat avec l’association e-enfance et le Réseau Morphée fin 2015. Elle a été menée auprès de 626 enfants du CE2 à la 4ème. Elle révèle que si la majorité des collégiens s’endort entre 22h et 23h en semaine, 30 % le font après 23h. Les deux tiers des 4èmes sont sur un écran avant de s’endormir. 15% des collégiens passent 30 à 60 mn sur un écran dans leur lit tous les soirs. 45% des 8-13 ans confient avoir mal aux yeux quand ils regardent les écrans le soir. Or, la lumière bleue diffusée par les écrans affecte la production de mélatonine, l’hormone qui régule le rythme veille/sommeil. "La lumière bleue émise par les LED peut avoir un effet important sur l’horloge biologique qui régule de nombreuses fonctions de l’organisme telles que l’appétit, la vigilance ou la température corporelle. (…) En fin de journée, une exposition aux sources de lumière enrichies en bleu peut entraîner un décalage de l’horloge biologique et retarder l’endormissement", peut-on lire sur le site de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS). De plus, le téléphone portable est parfois laissé dans la chambre à côté de l’enfant lorsqu’il dort. Or "des flashs lumineux de quelques millisecondes la nuit peuvent retarder l'horloge biologique, et le système est si sensible que la lumière agit même si on dort les yeux fermés", explique le Docteur Claude Gronfier, neurobiologiste et spécialiste des rythmes biologiques, dans le cadre de l’enquête INVS/Mgen "sommeil et nouvelles technologies", en 2016.
Les écrans, dangereux pour les yeux
Les écrans représentent également un danger pour les yeux. Les longues séances sur les écrans entraînent une sécheresse oculaire, un larmoiement… "Si l’enfant est astigmate, myope ou hypermétrope, l’accumulation d’écrans peut décompenser la fatigue visuelle et entraîner une sécheresse oculaire. S’il y a un déséquilibre oculomoteur, une tendance à la divergence (exophorie avec insuffisance de convergence), le temps passé sur l’écran doit être limité car l’effet cumulateur est également néfaste", souligne le Professeur Claude Speeg-Schatz, secrétaire générale adjointe de la Société Française d’Ophtalmologie et Chef de Service au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg.
Par ailleurs, la lumière bleue générée par les LEDs présentes dans les écrans a également un impact négatif sur les yeux, en particulier sur les enfants dont le cristallin de l’œil est encore immature et pas opacifié. "La lumière bleue a une toxicité potentielle sur la rétine. Des études, menées en laboratoire sur des rats, ont notamment démontré un risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Si l’enfant a une correction optique, mieux vaut opter pour des verres dotés d’un filtre anti-lumière bleue", recommande le Professeur Claude Speeg-Schatz. Elle met également en garde contre le risque de développer une myopie. "En Asie, l’incidence de la myopie est de 80-90 % chez les jeunes ! Les écrans représentent l’un des facteurs potentiels de cette épidémie. Ils font travailler la vision centrale, de près, au détriment de la vision périphérique. L’un des paramètres permettant de réduire les risques de myopie est de jouer à l’extérieur à la lumière naturelle", ajoute la spécialiste. Cela permet, en effet, de produire davantage de dopamine, une hormone impliquée dans la régulation de la longueur du globe oculaire qui joue elle-même un rôle dans l’apparition de la myopie.
Le 20 novembre 2018, les Sénateurs ont voté pour la proposition de loi de la sénatrice Catherine Morin-Desailly visant à lutter contre l’exposition précoce des enfants aux écrans. Celle-ci comporte "une obligation pour les fabricants d’outils et de jeux numériques disposant d’un écran d’assortir les emballages de ces produits d’un message avertissant des dangers pour le développement des enfants de moins de trois ans. (…) Toute publicité pour des télévisions, smartphones, ordinateurs portables, tablettes et jeux numériques, quel que soit son support, devra être assortie d’un message à caractère sanitaire".