Croquer, mastiquer et déglutir sont des fonctions qui font intervenir les dents, le système neuromusculaire bucco-facial, et le psychisme de l’individu.
Le premier rôle de la mastication consiste à transformer l’aliment en un bol alimentaire pouvant être dégluti sans risque de fausse route.
Pendant cette phase, la fragmentation de l’aliment et son insalivation permettent de potentialiser le rôle des enzymes salivaires en augmentant la surface de contact salive/particules alimentaires. Ainsi, le deuxième rôle de la mastication est d’initier le processus de biodisponibilité des nutriments.
De plus, la manipulation des aliments dans la bouche génère des stimulations sensorielles tactiles, olfactives, gustatives qui informent le cerveau sur la nature de l’aliment, et en retour, le cerveau induit des phénomènes réflexes qui vont viser en particulier à optimiser la vidange gastrique, à faciliter le transit intestinal et à initier l’assimilation de l’aliment. Ainsi le troisième rôle de la mastication est d’initier le processus digestif avant même que le bol alimentaire ne soit dégluti.
Fonction masticatoire et satiété
La durée de manipulation de l’aliment en bouche, qui inclut la mastication, participe à déclencher la satiété. Ainsi, les personnes qui ont tendance à avaler rapidement leurs bouchées, ont tendance à multiplier les prises alimentaires avant d’avoir l’impression qu’elles n’ont plus faim.
Voici quelques astuces pour apprendre à manger lentement
- Poser sa fourchette entre chaque bouchée et donnez ainsi le temps de mâcher, de savourer les aliments, et de se demander si on a encore faim.
- La convivialité
Manger en solo devant la télé, rien de pire : on engloutit plus que l'on mange. A l'inverse, si l'on se met à table en famille, tous ensemble, devant une belle table, on aura déjà plus envie de rester à table et de prendre notre temps, pour faire durer ce moment de convivialité et de partage. Et si notre voisin de table nous pose une question: pas question de parler la bouche pleine, on va poser notre fourchette 2 minutes et prendre le temps de répondre !
- Se mettre au défi : je mastique 32 fois chaque bouchée avalée
Pourquoi 32 ? Parce que c'est le nombre de dents que l'on a dans la bouche, et c'est la technique santé et bien-être d'Horace Fletcher, surnommé le Grand Masticateur !
- De la vaisselle plus petite
Avoir l'impression que notre assiette est pleine à craquer (alors qu'en fait la portion de nourriture n'a pas changé) c'est un bon moyen pour nous de ralentir la cadence ; inconsciemment, on se dit « bon, il y a plein de nourriture, je ne risque pas de manquer », et donc on est incitée à manger plus lentement.
- Piquer les aliments un par un
Une bonne astuce pour apprendre à manger lentement, c'est de ne plus utiliser sa fourchette pour les sélectionner et les piquer un à un. Objectif : en mangeant nos aliments un par un, non seulement on en redécouvre la saveur, ça nous pousse à bien les mâcher, mais ça nous force à manger plus lentement notre assiette.
- Des aliments plus durs à tous les repas
Pour manger plus lentement, on peut mettre des aliments un peu plus durs à tous nos menus. Comme par exemple des crudités et des fruits secspar exemple. Comme ça, on est forcée de mâcher convenablement avant d'avaler. Ainsi, on a le temps de se sentir rassasiée, et on digère mieux aussi.
- Des fibres pour commencer les repas
Une bonne astuce efficace pour apprendre à manger lentement c'est d'attaquer le repas avec une petite salade ou une bonne soupe de légumes. Elles ont la particularité d'être très riches en fibres qui donnent une sensation de satiété rapide, on a l'impression d'avoir déjà l'estomac bien rempli.
- Manger de vrais aliments
Evitez les préparations industrielles : sandwiches sous-vide, plats préparésqui sont justement conçues pour être avalées sur le pouce et en deux temps trois mouvements. Avec des ingrédients tout mous, histoire qu'on n'ait pas à mâcher trop longtemps...
- Manger en conscience
Une bonne astuce pour manger lentement, c'est de décrypter chaque bouchée de nourriture ingérée. C'est manger en conscience des textures et les saveurs des différents aliments, le goût de chacun, les épices qu'on a ressenties, la cuisson...
Avaler ses repas trop rapidement, c'est la porte ouverte aux problèmes digestifs. Ne pas mâcher suffisamment les aliments peut engendrer des reflux gastriques, des ballonnements, des dysbioses.
Prendre son temps pour manger, et manger bien lentement, c'est essentiel.