Méditation #12 : défi de 21 jours

Imaginez un enfant heureux de vivre sa vie d'enfant. Il joue, chante, court, saute. Il va se blottir contre sa mère quand il en a envie. Puis il repart plein de vie. Mais un jour, le voilà réprimandé parce qu'il bouge et crie, le voilà jugé inconvenant ou détestable quand il manifeste ses opinions et ses sentiments. Le voilà seul quand il appelle. Il n'a plus la possibilité de laisser sa vie se manifester spontanément. Il est en colère, triste, perdu. Cet enfant vit à l'intérieur de chacun d'entre nous. C'est notre Enfant Intérieur.

 

L'Enfant qui vit en nous

 

A l'origine, l'Enfant Intérieur est un Enfant Libre: il est l'expression de la Vie qui jaillit. Il manifeste spontanément le plaisir de vivre et la joie. Il ne lui vient pas à l'idée de juger ses comportements en bien ou en mal. Or son élan de vie a été sapé progressivement. Lorsqu'il laissait sa spontanéité s'exprimer, il recevait des blâmes et des retours négatifs et c'est devenu dangereux pour lui. Alors son énergie de vie s'est recroquevillée. L'Enfant de Vie est devenu un Enfant blessé. Enfant Libre et Enfant blessé sont les deux principaux aspects de notre Enfant Intérieur.

 

L'Enfant Intérieur est l'enfant qui vit en nous actuellement. Il n'est plus l'enfant que nous avons été dans notre enfance, même s'il en est issu. Il a évolué de jour en jour. Certaines blessures ont été renforcées par des douleurs de l'adolescence ou de l'adulte, de nouvelles ont été produites, d'autres se sont effacées, ont été pardonnées ou dépassées. Même s'il constitue un aspect à part entière de notre personnalité adulte, je l'appelle Enfant car il présente les caractères de l'enfant: la spontanéité, l'authenticité, le non-jugement, la confiance. L'Enfant Intérieur exprime des émotions authentiques, que ce soit sa joie ou sa douleur.

 

Le Comédien

 

Lorsque l'Enfant blessé est accueilli et consolé, tout revient en ordre. Mais c'est rarement le cas. Sa peine n'est pas écoutée, il est réprimandé parce qu'il est en colère ou boudeur. Lorsque cette situation persiste, il a le choix de tomber malade (ou de mourir) ou de composer avec la situation pour obtenir de l'attention et de l'amour de la part des autres. C'est ce qui se passe pour la majorité d'entre nous.

 

Alors, il se construit inconsciemment un personnage. Quelque chose en lui décrète qu'il est sans valeur et il cherche à satisfaire les autres. Ou bien il décide de démontrer sa valeur pour mériter l'admiration. Il peut décider d'être fort et de se débrouiller seul quoiqu'il arrive. Il devient un personnage fabriqué qui ne correspond plus à sa nature profonde. Il se forge un système de codes de conduite pour être en accord avec sa décision, puis il se juge par rapport à ce code et juge mauvais tous ceux qui ne suivent pas ce code. En obéissant à ce code, il cherche à être bien vu des autres et est très attaché à ce que veulent et pensent les autres. S'il n'y arrive pas, il se sent coupable et honteux. Il peut devenir un moralisateur. Il n'est plus authentique mais il ne s'en rend pas compte car il s'est identifié avec ce faux moi. C'est un Simulateur, un Comédien. Il n'en retire pas de joie. Il a plutôt le sentiment qu'il faut toujours travailler et qu'on "réussit sa vie" en souffrant dur.

 

Le Comédien ne se substitue pas complètement à l'Enfant Intérieur car la Vie ne peut pas être remplacée. Il se superpose à lui et l'étouffe plus ou moins. Aussi, les 2 entités, l'Enfant de Vie et le Comédien, coexistent en nous. Nos malaises, notre ennui, notre amertume, notre impression de ne pas être heureux, même pour ceux qui ont tout pour être heureux, viennent d'un conflit entre ces deux personnages, le vrai et le fabriqué, l'Enfant de Vie et le Comédien.

 

Dans cet article, je vous invite à vérifier la validité de cette description en vous observant, et à vous libérer de votre mal de vivre en changeant votre regard sur vous-même et sur les autres. Vous reconnaitrez le tiraillement entre l'Enfant Intérieur et le Comédien. Vous découvrirez également que vous avez le pouvoir de transformer leurs jeux de conflits afin de vivre une vie épanouissante et sereine.

 

 

Les besoins fondamentaux de l'Enfant

 

Le besoin fondamental de l'enfant de recevoir l'attention de quelqu'un. Qu'est-ce qu'un besoin fondamental? C'est ce qui est indispensable à un enfant ou à un adulte pour vivre et se développer, par exemple de la nourriture. Lorsque notre besoin est satisfait, par exemple si nous sommes bien nourris, nous nous sentons bien. Si nous sommes affamés, nous éprouvons des douleurs physiques, de l'angoisse, etc. Nos besoins consistent en nourritures physiques, affectives, mentales, spirituelles.

 

En écoutant le langage des émotions exprimées par une multitude d'Enfants de Vie, nous constatons que les besoins fondamentaux sont à peu près identiques pour tout le monde et se réduisent à un petit nombre.

 

En premier lieu, disposer de nourriture alimentaire et d'un abri pour être protégé du climat. Mais il est un besoin tout aussi fondamental: l'enfant a besoin d'être accueilli, à sa naissance et par la suite. Notre premier grand besoin est qu'on reconnaisse notre existence. Nous avons également besoin d'attention, d'amour et de sécurité.

 

Ce n'est pas suffisant. Nous devons être considéré comme une personne à part entière avec son caractère unique, et non comme un objet. L'attitude inverse serait d'être nourri par une machine. C'est par son regard que l'autre nous reconnait en tant qu'être unique. D'autres sens que la vue participent à cette reconnaissance. Quand une mère allaite, elle nourrit le bébé non seulement par son lait, mais par le contact avec sa peau, avec sa main. La main est plus qu'un contact physique, elle parle, elle est calmante, agressive, possessive, encourageante. Bien plus qu'une simple transmission d'information sur le monde, la communication sensorielle (vue, ouïe, toucher) nous nourrit.

 

La blessure fondamentale

 

Si l'enfant n'est pas suffisamment nourri d'amour et d'attention, l'adulte exprimera ces besoins qui n'ont pas été satisfaits ni reconnus dans le passé. Ils ont été ignorés, ridiculisés, bafoués. Mais son inconscient et son corps en ont gardé la mémoire, une empreinte énergétique qui fonctionne comme un programme informatique. La mémoire des besoins fondamentaux ignorés constitue la blessure profonde de l'Enfant de Vie. Nous pouvons apprendre à la soigner en décidant de nous occuper sérieusement de notre Enfant Intérieur.

 

Colère, tristesse et amertume

 

Lorsque ses besoins sont satisfaits, l'enfant ou l'adulte éprouvent une sensation de paix et de plénitude. Inversement, lorsqu'un bébé a faim, et qu'on tarde à lui donner le sein, il pleure et peut aller jusqu'à la colère. Il manifeste ainsi son insatisfaction. Lorsque les besoins d'un enfant sont rejetés ou ignorés, dans un premier temps il peut se mettre en colère, se rebeller et manifester son mécontentement. Dans un deuxième temps, s'il n'est toujours pas écouté, c'est la tristesse et le désespoir qui prennent la place. Enfin, lorsque ses sentiments de rébellion et de tristesse ne sont pas acceptés, la seule solution pour l'enfant est de se résigner.

 

Lorsque nous éprouvons du ressentiment, c'est la voix de notre Enfant Intérieur qui cherche à nous dire qu'il n'est pas écouté ni respecté, qu'il est rejeté ou ignoré. Il s'exprime par son attitude de la même façon qu'un enfant réel. Il manifeste des sentiments: irritation, colère, rage, tristesse, désespoir, frustration, insatisfaction, déception, inquiétude, crainte, angoisse, peur, ou dépression.

 

Nos représentations mentales sont erronées

 

Pour survivre, notre Enfant doit développer une stratégie. Il découvre que certains comportements peuvent lui apporter la satisfaction de ses désirs. Il sourit ou se tait parce qu'on le lui demande, comme un animal dressé. Il s'accommode en devenant quelqu'un d'autre, le Comédien. Il reçoit ce qu'on appelle de l'amour conditionnel: Je t'aime, à condition que tu sois comme je le désire, que tu sois sage, que tu ne fasses pas de bruit, que tu travailles à l'école, que tu me fasses des sourires...

 

Comme pour lui ces injonctions constituent la seule réalité possible, il se construit un système de représentations de ce qu'est la Vie et ses règles. Il s'imagine des valeurs, des conceptions du bien et du mal, qui empruntent aux modèles du père et de la mère. Il se développe et se structure sur la base de ces croyances fausses qui s'inscrivent en lui comme sa vérité. Le Comédien vit en se référant à ce système de représentations: il faut, je dois. Il s'efforce de vivre en conformité avec ces croyances avec plus ou moins de succès, et s'évalue en permanence par rapport à ces règles de conduite.

 

Quelques croyances courantes

 

Certaines croyances erronées sont très répandues:

 

Je ne peux faire confiance à personne. Je dois me débrouiller seul. Je dois être fort, à la hauteur.

Par mon comportement, je peux obtenir l'amour des autres. Je peux influencer ce qu'ils pensent de moi. Je dois être compétent, discret, brillant, effacé, pauvre, riche.

Pour mériter l'amour des autres, je dois me plier à leurs demandes, me sacrifier. Si je ne m'occupe pas des demandes de l'autre, je serai rejeté

Si l'autre souffre, j'en suis responsable

La souffrance est la loi de la vie. Je ne peux y échapper.

Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je ne mérite pas la joie et l'amour. Je ne vaux rien. Je ne reçois que ce que je mérite

Les sentiments que j'éprouve sont dus aux autres et aux événements. Ce sont eux qui créent mes malheurs et mes bonheurs.

Si je fais ce qui me plait, c'est égoïste. J'en serai réprimandé d'une manière ou d'une autre.

Les hommes sont insensibles et violents par nature. Les femmes sont soumises. Ces croyances se sont incrustées sur le modèle du père et de la mère et diffèrent selon chacun. Elles peuvent fonctionner même si consciemment on a une autre opinion des hommes et des femmes.

Examinons les croyances suivantes:

 

Le Comédien est une nécessité pour s'adapter à la vie en société. Non, c'est une croyance soufflée par le Comédien lui-même qui récupère des idées toutes faites transmises par la société. Le véritable épanouissement en société n'est pas une limitation de soi par la peur et la culpabilité, mais au contraire un développement de sa puissance créatrice dans la pleine conscience de soi et des autres. Donc dans l'élargissement de conscience. Par exemple, il y a une grande différence entre dire merci à quelqu'un parce qu'on ressent de la gratitude pour cette personne et dire merci parce qu'on est bien dressé et qu'on se se sent en faute si on ne le fait pas. Il est essentiel de noter que ce n'est pas l'acte (dire merci) qui est le plus important, mais le sentiment qui lui est associé (gratitude et ouverture du coeur, ou culpabilité et rétraction).

 

La liberté de l'Enfant Intérieur s'arrête là où commence celle des autres. La notion de liberté est également mal comprise, car elle est interprétée comme la liberté matérielle, la liberté extérieure manifestée. Or la vraie liberté est intérieure, issue d'une paix intérieure. Certains imaginent être libres parce qu'ils transgressent des interdits par pure provocation, mais c'est rarement induit par une liberté intérieure (ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas justifié). La liberté intérieure ne procède pas d'un sentiment de révolte ou de revendication, mais de simplicité d'être et d'absence de peur. C'est la liberté de choisir soi-même ce qui convient le mieux à soi et à ceux qui nous entourent, dans le discernement et le sentiment de pleine puissance de Soi.

 

Source : https://www.spirit-science.fr/doc_psycho/Enfant.html