Spiritualité et religion

D’origine brésilienne, j’ai été immergée depuis toujours dans la religion catholique. La religion est omniprésente au Brésil. 

 

Pendant mes études supérieures, je suis sortie pour la première fois de l'obligation d’aller à la messe tous les dimanches sous la protestation de mes parents. Je me suis intéressée à d’autres religions qui correspondaient plus à ma personnalité de l’époque. 

 

En venant en France, j’ai découvert la laïcité. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre comment on peut croire en rien, à ne pas avoir de religion. 

 

Je me suis mariée civilement en France et je n’ai pas eu l’envie de me marier à l’église. 

 

Mon mari a été éduqué dans une école catholique, mais sa famille n’était pas pratiquante. 

 

Quand je suis tombée enceinte de mon premier enfant, j’ai eu une pression énorme de la part de ma famille pour qu’on célèbre le mariage religieux. Nous avons accepté, en réalisant notre mariage cette fois-ci au Brésil. 

 

Pour la préparation au mariage, nous avons rencontré un prêtre très ouvert, jeune, sympa, et ma foi est revenue. Nous avons commencé à aller à l’église tous les dimanches, notre garçon a été baptisé dès son 1er mois, j’ai même été catéchiste pour les enfants de 7-8 ans. 

 

Mais j’ai eu une fausse-couche qui a été très difficile à vivre. 

 

J’ai tellement prié avant de perdre le bébé ! Mais en disant toujours : “que Ta volonté soit faite”. 

 

Je m’en suis voulu. Comme si j’avais laissé partir mon bébé. 

 

En plus, à la même époque j’ai découvert le livre “Le Secret”, sur la loi de l’attraction. 

 

J’ai réussi à me libérer du poids de la culpabilité, j’ai découvert le Reiki et j’ai pu finalement me libérer de la peur de quitter la religion catholique. 

 

Le Reiki n’est pas une religion, c’est un chemin de spiritualité. Pour moi, le Reiki est Amour. 

 

Pour moi, le Reiki est quand un enfant tombe et qu’on le prend dans les bras, sans le questionner pourquoi, comment… juste prendre dans les bras, le réconforter, l’aimer. Inconditionnellement. 

 

Aujourd’hui je suis maître enseignante Reiki et j’adore partager ce mode de vie simple de connaissance de soi, d’équilibre entre attention et lâcher-prise. 

 

Et je suis régulièrement confrontée à la question sur la foi pour que le Reiki “fonctionne”. 

 

Alors voici ce qui dit Frédéric Lenoir, docteur de l'École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, sociologue, écrivain et conférencier.

 

Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages traitant du bonheur, du bien-être, de la spiritualité et fortement engagé dans la cause écologique, Frédéric Lenoir est le cofondateur de l'association « Environnement sans frontières », qui dénonce l’exploitation de la nature et du vivant et appelle à une éthique de la responsabilité fondée sur une vision qualitative et non quantitative du monde et de la vie.

 

Militant pour la cause animale, il rejoint en 2012 le jury du prix littéraire 30 Millions d'Amis, association avec laquelle il a créé un comité de 24 philosophes et scientifiques réclamant la modification du Code civil qui considère les animaux comme des « biens meubles » (art. 528). Cette action a fini par aboutir, le 28 janvier 2015, à l’adoption 14 de l’amendement Glavany accordant le statut d’êtres vivants doués de sensibilité aux animaux.

 

En 2017, il crée l'Association « Ensemble pour les Animaux » qui vise à réfléchir sur la relation entre l'homme et l'animal et à défendre, en lien avec d'autres associations, des grandes causes sur la condition animale.

 

Il est aussi le parrain de l'association pionnière dans le logement intergénérationnel « Le Pari Solidaire » depuis 2011.

 

Cofondateur en 2016, avec Martine Roussel-Adam, de la Fondation SEVE (Savoir Être et Vivre Ensemble), sous l'égide de la Fondation de France, ayant pour mission de fédérer et de financer des projets qui ont une influence sur le savoir-être et le vivre ensemble. 

 

Il est aussi président de l’association SEVE qui forme à la pratique d’ateliers de méditation et de philosophie avec les enfants et les adolescents. L’association SEVE est présente en France, en Suisse, en Belgique, au Luxembourg et au Canada. Elle a reçu en France l’agrément du ministère de l’éducation nationale. 


 

Spiritualité et religion

 

Dans ouvrage « Les métamorphoses de Dieu. La nouvelle spiritualité occidentale », Frédéric Lenoir propose une synthèse de nombreuses recherches contemporaines sur la « situation religieuse » de l’Occident. 

 

Lenoir rappelle que la laïcité en France a le plus souvent une connotation antireligieuse et tend à voir dans la religion un danger pour la société et les individus, un facteur de guerre et d’obscurantisme.

 

Selon Lenoir, aujourd’hui, la grande religion, c’est l’argent. Et les grands prêtres, les publicitaires qui nous assènent l’idée que le bonheur vient de l’accumulation des objets ou d’une position sociale dominante. C’est faux. On peut être riche et célèbre, et être malheureux ou un salaud. Or, réussir sa vie, c’est avoir une relation juste avec soi-même et avec les autres, c’est être utile à la société. La quête spirituelle est d’abord une quête de sens. Et aussi un moyen de réconciliation avec soi-même.

 

La spiritualité n’existe pas en dehors de l’intériorité.

 

Il faut garder une cohérence entre nos paroles et nos actes. Si on leur dit« Dieu est amour » ou « Aime ton prochain », montrons-leur que l’on est capable de pardonner.

 

La religion est une pratique collective avec des rituels qui organisent une société à partir des croyances communes. 

 

La spiritualité, c’est individuel. La spiritualité est un chemin, une quête personnelle. 

 

Il peut avoir une spiritualité religieuse ou laïque. 

 

La spiritualité laïque correspond à des gens qui vont méditer, faire une recherche de sagesse, de connaissance de soi, de travailler sur soi dans l’idée de développer certaines vertus, de qualités, de responsabilités, d’éthique etc…

 

Les philosophes Grecs sont un exemple de spiritualité laïque. 

 

Aujourd’hui certaines personnes cherchent à développer leur esprit, leur compréhension d’eux mêmes et du monde, d’arriver à une certaine paix et sérénité intérieure. 

 

Donc la spiritualité est une recherche de la connaissance de l’être. On est dans un chemin....


 

Images de Dieu

 

D’un point de vue théologique, il est particulièrement intéressant de relever les mutations de l’image de Dieu qui vont de pair avec l’évolution du phénomène religieux dans son ensemble. Le dernier chapitre de l’ouvrage de Lenoir aborde les représentations du divin. La thèse essentielle est la suivante : on passe « de la représentation d’un Dieu personnalisé à un divin plus impersonnel, d’un Dieu extérieur au divin en soi, d’un Dieu transcendant et masculin à un divin immanent et féminin ». En effet, la figure du « Père tout-puissant » et parfois tyrannique a de moins en moins cours, remplacée par l’image d’un Dieu protecteur, miséricordieux, enveloppant, ressemblant à une « bonne mère ». Dans la religiosité alternative, selon Lenoir, « Dieu est transcendant et immanent en même temps ». Il se soustrait à l’humain et en même temps, paradoxalement, il se donne. 

 

Lenoir prend un recul réflexif supplémentaire en faisant une proposition au sujet de l’évolution religieuse générale de l’humanité. Elle reviendrait à un « arrachement progressif de l’humanité à l’ordre naturel ». Cette évolution trouve son point de départ dans les sociétés traditionnelles où l’être humain vit en symbiose avec la nature, sans se sentir séparé d’elle. La nature est la « mère », et les animaux sont des frères. 

 

Le néolithique marque une première rupture, puisque l’être humain commence à domestiquer la nature par l’agriculture et l’élevage. C’est à la même période qu’apparaissent les dieux et les cultes, qui montrent que l’être humain se distingue du cosmos. La deuxième rupture se produit avec l’écriture et l’érection des villes où elle surgit. La ville est séparée de la nature, et l’être humain se pense dans sa singularité, comme médiateur entre le monde divin et le monde terrestre. À la même époque, la science surgit comme observation de la nature, sans système d’explication religieux. Ainsi l’humain prend possession de la nature par la connaissance, sans qu’il en soit coupé pour autant et sans qu’il soit incité à la dominer ou à l’exploiter. Avec la modernité, le désenchantement est achevé, la science expérimentale commence son œuvre et l’être humain est dissocié de la nature. De même, la technique conduit à maîtriser l’environnement et aboutit à la révolution industrielle, qui signifie exploiter la nature et offrir une vision réductionniste et mercantile du monde. Lenoir considère que « cet ultime arrachement au monde constitue en fait une sortie définitive de l’ordre naturel ». Ainsi s’achève le processus commencé au néolithique.

 

Cette évolution, qui va de pair avec la dissolution de l’intériorité de l’être humain et donc le déclin de la religion, est remise en question actuellement. Le religieux apparaît à nouveau comme « une dimension irréductible de l’homme » ; il est partie prenante de « l’humanitas de l’humain » et c’est pourquoi il revient aujourd’hui.

 

Lenoir critique également l’individualisme contemporain, qui conduit à l’impératif d’être soi, à l’absence d’extériorité, de norme sociale et d’identification collective. Une telle attitude peut conduire à l’instrumentalisation d’autrui en vue de la réalisation de soi.

 

Source : https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2008-3-page-425.htm#